parution le 03/10/2024
ISBN 978-2-490364-42-8
53 pages
12 euros

A toute vitesse
dimanche 14 Avril 2024, par
(Clermont-Ferrand, jardin Lecoq)
Cette semaine, je note à toute vitesse ce qui peut me servir, m’aider :
– André Manouchian (dont je ne devrais jamais oublier que l’émission Sur les routes de la musique est disponible en permanence, en 136 épisodes, sur le site de France Inter) explique que le discours qu’on tient devant un public, ou le concert qu’on donne, change selon l’écoute : on est meilleur quand on est bien écouté. C’est tout simple, mais il faut garder cela en tête quand on sent, en ne comprenant pas pourquoi, son énergie siphonnée à force de travailler seule et de n’avoir aucun retour. Même si, à d’autres moments, la création solitaire galvanise, eh bien, cette impression est normale, en fait. On compense l’énergie qu’on ne reçoit pas. On dépense deux fois : coté scène et côté public.
– Violette Leduc dit qu’on n’écrit pas pour un public nombreux mais pour un lecteur invisible. Ceux qui prétendent écrire pour "le public" ou "leur public" mentent, selon elle.
– De retour à Paris, après Marseille et avant de repartir à Clermont, je tente ce rituel qui me vient, soudain : pour renforcer la confiance en soi, effectuer un exercice d’admiration par jour. Admirer un objet, un lieu, détail sur lequel se focaliser pendant quelques minutes (pris, et ce n’est pas contradictoire, dans un agencement). Le lundi, c’est la mosaïque bleue et jaune de la piscine Pailleron ; le mardi, le paysage de campagne vu par la vitre du compartiment ; le mercredi, les arbres en fleurs du jardin Lecoq ; le jeudi, les ronds de lumière rouge et or que le soleil fait naître, à travers les vitraux, sur le sol dans la basilique Notre-Dame du Port.
– épuisement après plusieurs journées denses : il ne faut pas lutter. Il ne faut pas ruser pour travailler quand même.
– un livre qui paraît au moment même où on est dans le train, entre deux villes, entre deux projets d’autres livres : qu’est-ce que ça change ? Est-ce qu’on le laisse à quai ?
– pourquoi dans l’épuisement dont je parlais plus tôt, la seule chose que j’arrive à faire, c’est écrire ce semainier ?
– l’épuisement, c’est ne plus réussir à construire un agencement. Inutile de forcer. Il faut attendre que ça revienne. Agencement qui permettra de reprendre ce chapitre de Lier les lieux (le Perec) qui me résiste. Agencement qui me fera savoir si oui ou non je peux montrer quelque chose de Delphines dans la revue de Clermont à paraître fin mai. Agencement de Bruits, évidemment, toujours... Le podcast nécessite-t-il tant de remue-ménage ? Exige-t-il de réussir à combiner, en soi, ce qui veut et ne veut pas sortir, exige de se dire et refuse ? Je tente un début de montage. Voilà qui est plus fluide, en effet.
Un message, un commentaire ?
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.