Au marché, au jardin, en ville

(jardin partagé rue Fessart, à Paris, où eut lieu mercredi le tournage d’un petit film sur les cent ans de la bibliothèque du même nom)

Ces derniers jours ont été si denses et si joyeux que je n’ai, je crois, pas autre chose à dire que cette chance d’avoir, dans ma vie, fait des rencontres et de continuer à en faire.

Contrairement à ma résolution de début d’année, j’ai acheté nombre de livres au marché de la poésie, dont, ô bonheur, un Janet Frame paru en 2020 aux éditions des Femmes qui m’avait échappé, Bonhomme de neige bonhomme de neige. Il s’agit d’une longue nouvelle qui fait dialoguer le bonhomme du titre avec un flocon (avec une page entière de bruits...). J’y reviendrai ici, j’espère. Mais déjà je cours voir le roman de JF nouvellement traduit, signalé par Julie, de la librairie Le Square, à Lourdes. En effet, il existe, on le trouve encore dans deux ou trois librairies à Paris. Bien entendu, je le veux toutes affaires cessantes, alors que je viens d’emprunter une biographie de Perec à la bibliothèque, n’en suis qu’à la moitié de Lieux, etc.

J’ai rencontré Julie grâce à Philippe Aigrain, qui m’avait invitée dans la région à faire une lecture et à animer des ateliers. Je la croise ce samedi au Marché de la poésie devant le stand de publie.net, mon Janet Frame dans le sac, et je découvre qu’elle aussi est une grande lectrice de l’écrivaine néo-zélandaise (de mon côté, j’ai commencé à la lire il y a plus de 30 ans). Enfin quelqu’un avec qui en discuter, me dis-je !

Philippe est là, dans nos pensées et sur cette photo posée près des livres. Le souvenir de Delphine Bretesché, à qui une allée du Marché est dédiée, ne nous quitte pas non plus.

J’aurais mille choses à dire, encore, mais j’ai vécu au lieu d’écrire et il commence à se faire tard. Juste un mot, donc, sur notre "joyeux anniversaire" à Franck Pruja et Françoise Valéry pour les 30 ans des éditions de L’Attente : grâce à Eric Pessan et Rémi Checchetto, une vingtaine d’auteurs ont participé à la création d’un recueil de textes sur le thème de la chaise, livre en un seul exemplaire qui a été remis hier aux valeureux éditeurs. Comme tout le monde, j’attendais ce moment depuis des mois et je suis bien contente d’avoir pu y assister. Tout le plaisir est dans l’attente dit le slogan de la maison. J’avoue que ce n’est pas le mien, mais n’empêche : quel plaisir, en général, que l’aboutissement d’un projet — et je sais de quoi je parle, en ce moment !