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Ce qui nous empêche (communication intérieure)

dimanche 22 Mars 2020, par Anne Savelli

Avec L’aiR Nu, dès qu’on a senti arriver le confinement, on s’est dit que la création d’une rubrique collective serait une bonne idée. Pour se soutenir, parce qu’il est bon d’avoir des nouvelles les uns les autres, de recevoir un mail quand l’un écrit, publie dans l’interface. Pour voir aussi ce que donnerait, sur un terme qu’on ignore, cette expérience : est-ce qu’on va se lire ? S’influencer ? Rester chacun dans son domaine ? Nous n’avons pas nécessairement la même vie, les mêmes contraintes, les mêmes possibilités. Nos points communs : être confinés et avoir, chacun de son côté, de quoi lire, écrire, voir, penser, immense richesse que je ne cesse de me rappeler, beaucoup plus physique et tactile qu’avant.
La rubrique s’appelle Ce qui nous empêche, titre trouvé par Joachim Séné. Chacun y publie ce qu’il veut et quand il le souhaite. Ne pas forcément tenir un journal mais s’autoriser à le faire, lui donner la forme qu’on veut ; aller vers ce qui individuellement nous ressemble dans un ensemble d’une seule page, au gré des envies du lecteur : voilà l’idée.

Ainsi Thierry Beinstingel s’est-il lancé au grand galop dans une fiction (un roman ? Il en est capable !), intitulée Sur Ivan Oroc, personnage dont il dit d’entrée qu’il est un type banal, tellement perdu dans la foule qu’on n’arrive jamais à le distinguer. On peut écouter le texte en audio dans la rubrique et/ou lire le texte sur son site, Feuilles de route, à cet endroit précis. Livraison quotidienne, semble-t-il. Piero Cohen-Hadria, de son côté, a publié deux textes rythmés par des tirets, Prendre patience et Peut-être était-il simplement temps que ça s’arrête, ponctuation qui m’a rappelé au passage le dernier roman de Joachim Séné, L’Homme heureux - Joachim qui prolonge, lui son Journal éclaté dans la rubrique de L’aiR Nu.

Quant à moi, me voilà partie pour une bizarrerie. Une sorte de journal d’écriture, comme ici, sans écriture pour le moment et ce n’est pas ce qui m’étonne : c’est plutôt logique en ces premiers jours. Non, ce qui me surprends, que je laisse faire, c’est la possibilité que donne la rubrique d’aller y poster ce que sinon je ne publierais pas, n’aurais même pas l’idée d’écrire. Il ne s’agit pas de vie privée : je ne donne jamais d’informations sur ma vie privée actuelle, sur mon entourage, ce n’est pas nouveau et ça ne changera pas. Non, c’est autre chose. Comme à l’époque des Vases communicants, j’y glisse ce qui ne me viendrait pas autrement. Simplement, cette fois, le lien est plus intérieur, de soi à soi, même dans cette page collective. Pour l’instant on y trouve Danser avec les Supremes et Le lien dans le flux.
On peut imaginer cela : je reviendrai ici de temps en temps donner des nouvelles de l’écriture, pure et dure (manuscrits, projets, etc). Là-bas, ce sera peut-être une chambre d’écho.

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