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L’intensité

dimanche 16 Mars 2025, par Anne Savelli

Lundi Après avoir retravaillé dans une sorte d’"objectivité confuse" assez particulière (réussissant à corriger encore quelques phrases, mais dans une panique grandissante) ; avoir tergiversé toute la matinée ; m’être plongée dans un état anxieux que je n’avais pas connu depuis longtemps ; me trouvant, pour finir, dans l’incapacité de changer encore quelque chose, j’envoie enfin Bruits à mon éditeur. Je me rends compte qu’à ce stade, je ne peux plus y travailler seule, tout simplement.

Le soir, soulagée et légère, je retourne au Musée d’Art moderne qui ferme ses portes à 21 heures pour cinq ans. L’entrée est gratuite, sans billet, et la fluidité des déplacements des visiteurs me rappelle ce que j’ai connu à l’adolescence, ce côté "entrer comme dans un moulin" dont je parlais la semaine dernière. Tout me semble plus chaleureux et libre que d’habitude. Peut-être est-ce aussi grâce aux danseuses et danseurs qui performent partout ? Je reste hypnotisée par la première croisée, à l’entrée, et commence à pleurer en la regardant. Trop d’émotions en une seule journée - non, pas "trop". Une immense intensité, seulement.

Mardi Hop, ni une ni deux, je me lance dans le prochain épisode de Faites entrer l’écriture. Je mets à jour mon ordinateur, aussi, ce que j’avais évité de faire tant que j’écrivais. Bref, j’effectue des actes adultes et non contraignants. Cependant, quelque chose en moi se rebelle. Une migraine apparaît, m’empêchant de sortir et de me faire plaisir au moment même où j’avais fini de travailler. Vengeance du corps mis à l’épreuve trop longtemps ? Certainement.

Mercredi J’ai compris qu’il fallait se méfier. Ne pas trop en faire pour le moment alors que, bien sûr, la peur du vide comme celle du refus me guettent. Je ne regarde pas trop mes mails, n’ouvre pas trop mon agenda. Comme lundi, cependant, je retourne dans un lieu qui ferme pour travaux le soir-même : cette fois, c’est de la bibliothèque François Truffaut, spécialisée dans le cinéma, qu’il s’agit, autre lieu que j’aime (en dehors de ses toilettes peintes en noir, très peu Perfect days...). Les murs vont-ils rester roses ? Y aura-t-il, à l’arrivée, plus ou moins de livres ? Nous verrons dans quelques semaines. En attendant, je rafle la moitié des livres sur David Lynch et des raretés qui concernent Delphine Seyrig.

Cela fait longtemps que j’ai envie d’écrire un livre sur les bibliothèques de la ville de Paris, où je les épuiserais toutes, une par une, en simple observatrice, utilisatrice.

Jeudi Je termine le tournage de mon prochain épisode de podcast le matin. L’après-midi, exploration du cimetière Montmartre en vue de la participation de L’aiR Nu au Printemps des cimetières en mai. Des liens se tissent avec le lieu, la déambulation se dessine. C’est un moment heureux, mais il faut trouver d’autres opportunités, maintenant, et de nombreuses. Car la réalité matérielle me rattrape et elle le fait, soudain, assez brutalement. Ne pas paniquer. S’organiser le mieux possible.

Vendredi Et donc, le vendredi, commencer par établir la liste de ce qu’il y a à faire, pour les Bulles d’aiR et tout le reste.

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