parution le 03/10/2024
ISBN 978-2-490364-42-8
53 pages
12 euros

Pleurs sur le tatami, fashion week au PC
dimanche 29 Septembre 2024, par
Dimanche Séance d’aki-aïkido. Pleurs sur le tatami par peur de tomber, et même, de simplement rouler au sol. Peur de se briser la nuque, venue de la petite enfance. Je pars submergée, sanglote longuement dans le vestiaire, réussis à revenir, victoire due en grande partie à l’empathie des participant.es.
Le soir, surprise, me distrayant de ces pleurs et de Bruits vampirique (voir plus bas) : je découvre, sur un réseau social où elle n’est pas inscrite, le coquet portrait d’une centenaire sur le compte de laquelle je sais un certain nombre de choses, que je ne dirai pas mais qui feraient un bon polar. Je capture la photo, qui disparaît très vite.
Lundi Initiation à la comptabilité simplifiée pour L’aiR Nu. Je me rends compte que, d’une certaine façon, que je n’ai jamais investi matériellement dans quoi que ce soit, et qu’on a le droit de faire autrement. Mais, comme la photo, tout cela disparaît très vite.
Car, de fait, la semaine est happée par Bruits, Bruits qui n’en finit pas de se décomposer, pour mieux se composer, à un moment donné, j’espère. Chaque jour, je travaille du matin au soir, sans presque m’arrêter, sur mes plus de 600.000 signes. Chaque jour, le livre s’enfuit, m’échappe, ricane, me traite de dingue — car le texte est cinglé, c’est vrai, je le sais, il parle comme un enfant, souvent, et fait intervenir 180 personnages. Il délire sans, pour l’instant, parvenir à une unité. C’est tout le problème mais c’est aussi le sujet. Il y a tellement de travail et j’ai si peu de temps...
Vers le milieu de la semaine, je sors un instant rendre des livres à la bibliothèque. Quelques mètres devant moi, une immense femme, très belle certainement (je ne la vois que de dos) et habillée très court, cherche à entrer au siège du Parti communiste. Je la vois partir vers une porte qui, en réalité, mène aux garages, prise au vol en photo avec son téléphone par un type sans vergogne. Une fois en bas d’avenue, je comprends mieux : c’est la fashion week.
Tout le monde fait la queue pour entrer dans le bâtiment du PC. "Tout le monde", c’est-à-dire, plus exactement, tout un monde très grand, très mince, très jeune, très habillé de noir qui contraste avec nous autres, habitants de Colonel Fabien. La jeune femme revient et, triomphante, passe devant la foule pour poser devant ce que nous appelons, par ici, "la boule blanche".
(Cette fois, c’est moi, le type sans vergogne qui photographie.)
Je suis déjà tombée, par hasard, dans ce genre de foule. Je reconnais les vêtements, les poses, une excentricité qui, de loin, me paraît toujours la même. À l’époque, c’était au Louvre. Ici, dans le quartier, c’est évidemment assez drôle et je me réjouis de cette distraction. Ma ville de papier, même enfantine, me paraît assez sombre et, vraiment, sans futilité. Un peu d’air ne fait pas de mal !
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