Plus de bruit(s)

Sans plus attendre, la blague de la semaine (en dehors du Covid de vous savez qui) : je ne trouve pas le temps ou l’énergie de poursuivre l’écriture de Bruits -> je crois avoir des acouphènes -> un tour chez le médecin plus tard, il semblerait qu’en réalité, j’aie développé une hyperacousie. Tous les bruits que j’entends m’arrivent dans l’oreille à un niveau très élevé. Ce qui est lié au métal (choc de couverts, par exemple), aux moteurs, en particulier, me crée des douleurs. Je me demande ce qu’il faut en penser : est-ce un message subliminal pour me suggérer d’arrêter d’écrire ou au contraire le signe qu’il faut continuer, coûte que coûte ? Je pense à une réaction de mon cerveau liée au confinement (trop de silence tue le silence). De fait, je me rends compte qu’être dehors, dans le brouhaha urbain, est par moments préférable au fait de rester chez soi (surtout si c’est pour discuter d’un nouveau projet d’écriture, ndlr). J’écris cela sans savoir encore ce qu’il va advenir des cafés, ni pour combien de temps... Je le note en me disant que, comme d’habitude, il faudra s’en servir.

Dire aussi que cette semaine, nous avons commencé à travailler sur Les îles numériques, le projet participatif de L’aiR Nu dont je parlais la dernière fois : je mettrai des liens dimanche prochain, lorsque le site sera au point. Prêtant plus attention que d’habitude encore à ce que le numérique me fait, je découvre brusquement que les photos de livres, en piles ou pris d’en haut sur les réseaux sociaux me créent de l’anxiété (IL FAUT LIRE CE LIVRE. TU N’AS PAS LU ÇA. TU N’AURAS PAS LE TEMPS. TU NE SUIS PAS ASSEZ L’ACTUALITÉ LITTÉRAIRE. TU NE FAIS PAS PARTIE DU MILIEU LITTÉRAIRE PUISQUE TU NE REÇOIS PAS DE LIVRES GRATUITEMENT. etc.) tandis que les photos de bibliothèques, non. 

Les photos de bibliothèques ou de librairies regorgeant de livres, partout dans le monde, me procurent le même bien-être qu’à ceux qui les postent et à ceux qui les regardent. Les photos des livres qui paraissent et qu’il est bon d’avoir reçus, d’avoir lus, d’être en train de lire, me stressent, je le vois à l’accumulation de ceux que j’achète ou emprunte au pied de mon lit, que je commence et abandonne. Je préfère la rue à toutes ces images. Marcher, même sous la pluie.

Un dernier mot : j’ai mis en ligne un second texte dans la rubrique "en libre accès", sur la ville de New-York vue par Lodge Kerrigan dans Claire Dolan, ainsi que ma "culture en cours" de septembre (au passage, personne pour me demander pourquoi j’avais regardé la série documentaire sur Mylène Farmer, tss, tout se perd !).